Plus de photos de la fin de notre sejour a El Bolson, d’une balade au Lago Puelo depuis El Bolson et du parc national dans l’album Argentine partie1… qui est normalement coloture etant donne que la prochaine etape nous amenera au Chili.
4 et 5 janvier: El Bolson
6 janvier: El Bolson – Epuyen (40km)
7 et 8 janvier: Epuyen
9 Janvier: Epuyen – Cholila (45km)
10 janvier: Cholila – Lago Rivadivia (32km)
11 janvier: Lago Rivadivia – Rio Arrayanes (14km) + balade à pied 8km
12 janvier: Rando 8km
13 janvier: Rio Arrayanes – Villa Futaleufquen (30km)
14 et 15 janvier: repos!
Nous avions prévu de quitter El Bolson le 4 au matin mais nous sommes de vrais champions des faux départ. Cette fois c’est la fièvre qui nous empêche de nous mettre en route. J’ai passé la journée au lit avec jusqu’à 38.5 de température. Comme je n’ai rien pu avaler de toute la journée nous avons décidé de rester aussi le lendemain, pour que je reprenne un peu de forces.
C’est donc finalement le 6 que nous nous sommes remis en route avec pour objectif d’atteindre Cholila en 2 jours. En chemin nous avons vu (et respiré) la fumée des incendies ravageant une énorme zone au nord du lac Epuyen. Le feu serait d’origine volontaire, allumé par un Mapuche pour protester contre le fait que le gouvernement argentin les a dépossédé de leurs terres. Plus de 1000 hectares sont partis en fumée et d’après ce que nous avons entendu plus tard, un petit village (Puerto Patriada) n’existerait plus. La sécheresse (plus d’un mois sans pluie), la chaleur et le vent ainsi que la difficulté d’accès aux zones incendiées ont permis la propagation du feu. Ici lorsqu’il y a un feu de cette ampleur seule la venue de la pluie vient à bout du feu et en attendant les gens de la région s’entraident pour tenter de protéger les habitations se trouvant à proximité.
A l’approche d’Epuyen, on a passé la zone enfumée mais il fait de plus en plus chaud et ça grimpe… je recommence à me sentir nauséeuse. On s’arrête à l’ombre… jusqu’à ce que le soleil ait tourné, nous privant d’ombre. Il ne nous reste qu’1,5km pour arriver à la station service repérée sur le GPS. La station n’est plus en service mais les vieux monsieurs habitant là acceptent que nous plantions la tente devant leur bâtiment puis nous proposent plus tard de s’installer dans leur grange, ce que nous ferons.
Au soir je suis vraiment KO et ne peut rien avaler de plus qu’une soupe en sachet.
Le lendemain au réveil je me sens en meilleure forme. On se lève, remballe tout et prend le petit-déjeuner. Une fois qu’on a quitté la grange ça se gâte à nouveau. On passe la journée à côté de l’office du tourisme situé en face de l’ancienne station service, pensant prendre un bus en fin de journée. Rémy lit, moi je reste allongée, vraiment pas dans mon assiette.
En fin d’après-midi, peu avant le passage du bus, je me sens beaucoup mieux et on décide d’aller au camping d’Epuyen malgré le fait que ça nous fait descendre durant 10km (qu’il faudra remonter pour reprendre la route principale), mais on se dit qu’on y restera un jour, le temps que je reprenne des forces car ça fait 4 jours que je ne mange pas grand chose. Arrivés à un croisement deux camping sont indiqués, dans des directions différentes. Nous en étions à hésiter lorsqu’une voiture s’arrête avec à son bord Patricia et Oscar, un couple de cyclotouristes habitant Epuyen. Ils nous demandent ce qu’on cherche puis nous proposent rapidement de venir planter la tente dans leur jardin. On accepte volontiers.
Avec Oscar et Patricia
Finalement ce n’est pas le jardin qu’ils nous montrent mais une chambre, la salle de bain et l’ordinateur… avant de filer voir s’ils peuvent aider du côté des incendies. On ne les revoit pas de la soirée. De notre côté on va faire des courses au village et enfin je mange bien.
Le lendemain, on passe la journée avec Oscar et Patricia, ils sont vraiment adorables avec nous. On parle de voyage et ils nous donnent beaucoup d’informations sur la caretera australe. Eux partent en mars, probablement pour un an, ils commenceront à Paris d’où ils comptent commencer par remonter jusqu’au Danemark. Leur site: http://www.unavueltitaenbici.blogspot.com
On est vraiment contents de les avoir croisé et de les avoir suivi chez eux. Le jour suivant c’est le sourire aux lèvres en pensant à cette rencontre que nous nous sommes remis en route, sous un temps bien belge ! Cela fait tellement longtemps que nous attendions un peu de fraicheur que nous ne nous plaindrons pas de la pluie qui nous a accompagné durant une grosse partie de la journée… d’autant plus que seule l’arrivée de la pluie pouvait mettre fin à l’incendie sévissant dans la région.
Temps belge!
Nous retrouvons la piste mais plus tard que prévu, nous avons la bonne surprise de découvrir que la route indiquée en travaux sur notre carte est maintenant en bonne partie goudronnée.
Nous nous installons vers 18h30, non loin de la route, sous la pluie. Il pleuvra pratiquement toute la nuit et le matin il y a de l’eau dans la tente… nous avions fait 2 erreurs: oublier l’arceau qui permet de tendre la tente dans un camping avant El Bolson (Rémy le remplacera le lendemain par un morceau de bambou) et laisser la bache, qui nous sert de tapis de sol dans les absides, dépasser de la tente, laissant l’eau s’infiltrer sous la tente …
Le 10 nous nous remettons en route toujous sous la pluie (mais à nouveau on ne va pas s’en plaindre, c’est nettement moins fatiguant que la chaleur des jours précédents et nettement plus agréable finalement). Nous entrons dans le magnifique parc national los alerces et profitons des paysages qui s’offrent à nous. Nous roulons au milieu des arbres, entourés de montagnes enneigées. La route dans le parc n’est pas facile, c’est de la piste et c’est souvent fort pentu (le parc est bien plus valloné que tout ce que nous avons connu jusqu’ici)… mais l’effort vaut clairement le coup! Nous nous installons vers 16h au camping.
Le lendemain nous faisons une petite étape de 14km… avant d’enchainer sur une balade à pied de 8km nous offrant de magnifiques vues sur le Rio Arrayanes d’un vert emeraude, le Lago Menendez, le Lago verde, et un glacier…
Le 12 nous restons au même endroit afin de faire une rando escarpée de 8km dans les bois nous amenant 400m plus haut que le camping. En haut il y a un mirador d’où on a une vue superbe sur le parc! On voit le lac Menendez, le glacier, des montagnes enneigées et le Rio Arrayanes, d’un beau vert émeraude.
Le glacier
Le 13 nous nous réveillons avec les muscles endoloris par la marche de la veille (et probablement aussi par les 3 précédents jours de vélo) mais nous nous mettons en route pour 30km à vélo jusqu’à Villa Futaleufquen, seul village à l’intérieur du parc. La route est jolie mais moins belle que ce qu’on a vu jusqu’ici dans le parc et ce ne fut pas une toute petite étape. Depuis l’entrée dans le parc la route est très vallonée, avec de sacrés raidillons (de plus de 10%) et la piste est parfois très mauvaise, on ne peut rouler à plus de 15km en descente à cause des gravillons. Ce jour-là on retrouve la chaleur… et les taons refont leur apparition en nombre. Les Argentins qui conduisaient plus calmement ces derniers jours redeviennent moins courtois sur la route… il n’y a pas que sur les taons que la météo fait de l’effet.
Nous passons les deux jours suivants à nous reposer au camping. Nous avions prévu de faire une rando le deuxième jour mais en nous réveillant un reste de fatigue et l’envie de faire une grasse mat’ l’emportent et l’après-midi il fait trop chaud.