Le Perito Moreno, un glacier gigantesque!

17 mars 2012

Jeudi nous sommes allés observer ce géant de glace qu’est le Perito Moreno: environ 60m de haut, 5km de front et 30km de long, c’est l’un des rares glaciers qui n’est pas en régression.

Nous l’avons d’abord observé depuis un bateau durant environ 1h et avons eu la chance d’observer le décrochement d’un énorme bloc de glace durant ce temps. Le bloc a complètement disparu sous l’eau avant de remonter lentement à la verticale puis de finalement se coucher pour former un iceberg. C’était impressionnant.

Le glacier vu du bateau

L'énorme bloc de glace venant de se détacher ressort de l'eau

Sur le bateau

Après le tour en bateau nous sommes allés nous balader sur un réseau de passerelles permettant l’observation du glacier et avons encore pu voir 2 décrochement de gros blocs mais cette fois ils explosaient en plein de petits morceaux et nous n’avons donc plus observé d’énormes bouts ressortant de l’eau.

Vue sur le glacier depuis les passerelles les plus hautes

Là où de la glace s’est décrochée la paroi est d’un joli bleu contrastant avec la couleur plutôt blanche du reste du glacier.

On peut voir la zone bleutée d'où un énorme bloc s'est décroché

Durant toute notre observation nous pouvons régulièrement entendre les craquements de ce géant, lorsqu’il se fissure ou que des petits blocs se détachent et nous sommes sur le qui-vive pour ne pas rater le décrochement d’un gros bloc, essayant de deviner quelle partie va se détacher prochainement.

Nous avons préféré la rando que nous avions faite au Fitz Roy mais peut-être le temps y est-il pour beaucoup. L’arrière du glacier était dans les nauges… et nous n’avons pas eu très chaud. Quoiqu’il en soit nous avons passé une très bonne journée, la visite valait clairement le coup!


El Chalten, petite ville touristique au pied du Mont Fitz Roy

12 mars 2012

Des photos ont été ajoutées dans l’album « Argentine Patagonie », la connexion ne nous permet pas d’en insérer dans l’article ni de mettre la carte de l’itinéraire effectué à jour

Après 2 jours d’attente à Bajo Caracoles, nous avons pris le bus pour El Chalten, les 2 chauffeurs étaient super sympas et pour une fois on ne nous a réclamé ni supplément ni bakshish pour les vélos.

Durant 8h nous avons traversé une pampa plate, monotone et très ventée, même en bus on se lasse vite de ces paysages, nous ne regrettons absolument pas de ne pas avoir fait cette route à vélo! Le bus n’avance parfois pas à plus de 30km/h tellement le ripio est pourri par endroit. Le trajet sera nettement plus rapide quand le goudronnage de la route (en cours) sera terminé.

Arrivés vers 22h à El Chalten nous faisons le tour de la ville pour essayer de trouver une auberge pas trop chère, la ville étant très touristiques les prix sont vraiment très élevés ici. Nous finirons par nous trouver une mignonne petite chambre avec vue sur le Fitz Roy dans une petite auberge (donc calme) un peu moins chère qu’ailleurs (mais toujours plus que ce à quoi nous sommes habitués).

Nous décidons de rester en ville le premier jour afin de nous reposer, chercher des pesos argentins et prendre des renseignements sur les randonnées à faire dans le coin. Nous avons de la chance, on a un beau grand ciel bleu et nous pouvous observer le Fitz Roy alors qu’il a la réputation d’être capricieux et de ne se montrer que lorsqu’il le veut bien. Son nom Tehuelche est le Chalten qui veut dire montagne de feu (ce nom lui vient des nuages souvent présents à son sommet et qui peuvent faire penser à de la fumée).

Le lendemain nous faisons la randonnée qui mène à la Laguna Torre, on apprécie la balade mais on ne trouve pas non plus que ce soit extraordinaire (commencerait-on à faire les difficiles après tout les splendides paysages vus jusqu’ici?) On est étonné de notre forme physique, pour une fois on ne fait quasiment que rattraper et dépasser les autres marcheurs, rares sont ceux qui nous doublent et on arrivé au lac en 2h20 au lieu des 3h annoncées sur les cartes. On mange notre picnic avec la vue sur le lac et le glacier puis on se remet vite en route car il y a du vent en on prend vite froid à l’arrêt. Le retour nous semble long… il faut refaire les 12km parcourus à l’aller en sens inverse, on préfère les randonnées en boucle!

Au soir on va découvrir une chocolaterie, dont le chocolat est très bon puis on va boire de bonnes bières artisanales et manger de délicieux petits plats dans une micro-brasserie.

Les 2 jours suivants il pleut régulièrement et le Fitz Roy est caché dans les nuages, nous restons donc au chaud à nous reposer alors que nous espérions faire une autre rando qui nous semble bien plus belle mais plus difficile que la première (raison pour laquelle nous avions fait l’autre en premier, pour faire un état des lieux de notre condition physique).

 

 

 


Deux jours d’attente dans un « trou perdu » (du 6 au 8 mars)

9 mars 2012

Arrivés à Bajo Caracoles, nous comprenons bien la citation de Bruce Chatwin citée dans le lonely planet à propos de ce village: « 4 rues qui ne mènent nulle part ». C’est un minuscule village balayé par les vents, comptant à vue de nez environ 10 bâtiments, à 130km de la ville la plus proche.

Nous rentrons dans l’hôtel qui fait aussi station service (mais à court de carburant en ce moment), petit magasin, restaurant et cabine téléphonique (pas de réseau de GSM dans le village) pour y demander quand passe le bus pour El Chalten… Il est passé il y a 2h… le prochain? Dans 2 jours!

Reste le stop… mais il y a déjà un Colombien et un Mexicain qui tentent de partir de cette façon sans succès depuis la veille et un français vient rapidement grossir nos rangs de « voyageurs échoués dans le néant ».

Le premier jour nous ne restons pas tard à guetter les véhicules, nous sommes fatigués et heureux d’aller à l’hostel (et oui, dans ce village ou il n’y a rien il y a un hôtel et un hostel!) passer une bonne nuit dans un bon lit, au chaud, à l’abri du vent…. et surtout de prendre notre première douche depuis 5 jours (et on n’avait pu se laver qu’une seule fois avec la bassine, 3 jours plus tôt)

Le lendemain les autres sont toujours là et nous passerons tout les cinq 2 jours à attendre patiemment de pouvoir quitter ce village. Le Mexicain et le Colombien voyagent tout deux depuis plus d’un an en vivant de leur art. L’un dessine et l’autre joue de la guitare, de l’harmonica et chante. On entend donc souvent de la musique agréable et le deuxième soir, sur demande d’un des ouvriers travaillant à la construction de la route dans la région, il s’installe sur un tabouret de bar et chante pour tous les clients de l’établissement. C’était vraiment sympa.

Vous vous demandez sans doute de quoi peut bien vivre ce commerce au milieu de nulle part? La journée les bus y font une pause et passagers comme chauffeurs y achètent à boire ou de quoi grignoter et des automobilistes en quête d’essence ou d’une petite pause s’arrêtent, le prochain village au sud étant à 5-6h de route et au nord à 2h de route. Le soir, les ouvriers travaillant aux chantiers pour le goudronnage de la route 40 dans la région y débarquent nombreux après leur journée de travail (qui doit être exténuante au vu de leurs petits yeux), ils viennent y boire une bière, regarder la télé, utiliser le téléphone…. Ils vivent dans la région dans des campements loin de chez eux le temps du chantier. Nous discutons avec l’un d’eux qui habite à 2500km d’ici et il nous explique qu’il vient travailler ici car c’est mieux payé. Ils vont finir la portion de route qui leur est attribué dans environ 2 mois puis il rentrera bosser environ 2 mois près de chez lui avant de revenir en Patagonie. Leur vie ne doit pas être facile!

On passe notre journée complète d’attente devant ou dans ce commerce, espérant qu’un véhicule puisse nous emmener et guettant les bus allant vers le nord pour leur demander des infos sur leur trajet vers le sud… et surtout s’ils pensent pouvoir prendre nos vélos et si on peur payer à l’arrivée (on a trop peu de pesos argentins) et (ouf) la réponse aux deux questions est positive.

C’est donc au bout de 2 jours qu’on a la joie de pouvoir embarquer dans le bus pour El Chalten et tout semble se résoudre pour tout le monde en même temps. Un couple de Suisses est arrivé en voiture en espérant faire le plein à la station service, ils étaient déjà sur la réserve donc impossible d’aller à une prochaine pompe mais un pick up allant vers le nord semblait d’accord d’emmener le Suisse à Perito Moreno afin qu’il achète un Jerickan de carburant et le Français, allant vers le nord aussi allait pouvoir remonter avec eux. Une fois le Suisse de retour avec le carburant (en taxi au pire) le couple de Suisse pourrait redémarrer en emmenant le Colombien et le Mexicain. C’est donc une longue attente qui s’est (en principe) terminée pour tous.

Arrivés à Bajo Caracoles, nous comprenons bien la citation de Bruce Chatwin citée dans le lonely planet à propos de ce village: « 4 rues qui ne mènent nulle part ». C’est un minuscule villages comptant à vue de nez entre 10 et 20 bâtiments, à 130km de la ville la plus proche.

Nous rentrons dans l’hotel qui fait aussi station service (mais à court de carburant en ce moment), petit magasin, restaurant et cabine téléphonique (pas de réseau de GSM dans le village) pour y demander quand passe le bus pour El Chalten… Il est passé il y a 2h… le prochain? Dans 2 jours!

Reste le stop… mais il y a déjà un Colombien et un Mexicain qui tentent de partir de cette façon sans succèrs depuis la veille et un français vient rapidement grossir nos rangs de « voyageurs échoués dans le néant ».

Le premier jour nous ne restons pas tard à guetter les véhicules, nous sommes fatigués et heureux d’aller à l’hostel (et oui, dans ce village ou il n’y a rien il y a un hotel et un hostel!) passer une bonne nuit dans un bon lit, au chaud, à l’abris du vent…. et surtout de prendre notre première douche depuis 5 jours (et on n’avait pu se laver qu’une seule fois avec la bassine, 3 jours plus tôt)

Le lendemain les autres sont toujours là et nous passerons tout les cinq 2 jours à attendre patiement de pouvoir quitter ce village. Le Mexicain et le Colomiben voyagent tout deux depuis plus d’un an en vivant de leur art. L’un dessine et l’autre joue de la guitare, de l’armonica et chante. On entend donc souvent de la musique agréable et le deuxième soir, sur demande d’un des ouvriers travaillant à la construction de la route dans la région, il s’installe sur un tabouret de bar et chante pour tous les clients de l’établissement. C’était vraiment sympa.

Vous vous demandez sans doute de quoi peut bien vivre ce commerce au milieu de nulle part? La journée les bus y font une pause et passagers comme chauffeurs y achètent à boire ou de quoi grignotter. Le soir, les ouvriers travaillant aux chantiers pour le goudronage de la route 40 dans la région y débarquent nombreux après leur journée de travail (qui doit être exténuante au vu de leurs petits yeux), ils viennent y boire une bière, regarder la télé, utiliser le téléphone…. Ils vivent dans la région dans des campements loin de chez eux le temps du chantier. Nous discontons avec l’un d’eux qui habite à 2500km d’ici et il nous explique qu’il vient travailler ici car c’est mieux payé. Ils vont finir la portion de route qui leur est attribué dans environ 2 mois puis il rentrera bosser environ 2 mois près de chez lui avant de revenir en Patagonie. Leur vie ne doit pas être facile!

On passe notre journée complète d’attente devant ou dans ce commerce, espérant qu’un véhicule puisse nous emmener et guettant les bus allant vers le nord pour leur demander des infos sur leur trajet vers le sud… et surtout s’ils pensent pouvoir prendre nos vélos et si on peur payer à l’arrivée (on a trop peu de pesos argentins) et (ouf) la réponse aux deux questions est positive.

C’est donc au bout de 2 jours qu’on a la joie de pouvoir embarquer dans le bus pour El Chalten et tout semble se résoudre pour tout le monde en même temps. Un couple de Suisses est arrrivé en voiture en espérant faire le plein à la station service, ils étaient déjà sur la réserve donc impossible d’aller à une prochaine pompe mais un pick up allant vers le nord semblait d’accord d’emmener le Suisse à Perito Moreno afin qu’il achète un Jerrican de carburant et le Français, allant vers le nord aussi allait pouvoir remonter avec eux. Une fois le Suisse de retour avec le carburant (en taxi au pire) le couple de Suisse pourrait redémarrer en emmenant le Colombien et le Mexicain. C’est donc une longue attente qui s’est (en principe, nous sommes partis avant le pick up) se terminer pour tous.


El Bolson – Villa Futaleufquen: chouette rencontre et traversee d’un superbe parc national (Los Alerces)

16 janvier 2012

Plus de photos de la fin de notre sejour a El Bolson, d’une balade au Lago Puelo depuis El Bolson et du parc national dans l’album Argentine partie1… qui est normalement coloture etant donne que la prochaine etape nous amenera au Chili.

4 et 5 janvier: El Bolson
6 janvier: El Bolson – Epuyen (40km)
7 et 8 janvier: Epuyen
9 Janvier: Epuyen – Cholila (45km)
10 janvier: Cholila – Lago Rivadivia (32km)
11 janvier: Lago Rivadivia – Rio Arrayanes (14km) + balade à pied 8km
12 janvier: Rando 8km
13 janvier: Rio Arrayanes – Villa Futaleufquen (30km)
14 et 15 janvier: repos!

Nous avions prévu de quitter El Bolson le 4 au matin mais nous sommes de vrais champions des faux départ. Cette fois c’est la fièvre qui nous empêche de nous mettre en route. J’ai passé la journée au lit avec jusqu’à 38.5 de température. Comme je n’ai rien pu avaler de toute la journée nous avons décidé de rester aussi le lendemain, pour que je reprenne un peu de forces.

C’est donc finalement le 6 que nous nous sommes remis en route avec pour objectif d’atteindre Cholila en 2 jours. En chemin nous avons vu (et respiré) la fumée des incendies ravageant une énorme zone au nord du lac Epuyen. Le feu serait d’origine volontaire, allumé par un Mapuche pour protester contre le fait que le gouvernement argentin les a dépossédé de leurs terres. Plus de 1000 hectares sont partis en fumée et d’après ce que nous avons entendu plus tard, un petit village (Puerto Patriada) n’existerait plus. La sécheresse (plus d’un mois sans pluie), la chaleur et le vent ainsi que la difficulté d’accès aux zones incendiées ont permis la propagation du feu. Ici lorsqu’il y a un feu de cette ampleur seule la venue de la pluie vient à bout du feu et en attendant les gens de la région s’entraident pour tenter de protéger les habitations se trouvant à proximité.

A l’approche d’Epuyen, on a passé la zone enfumée mais il fait de plus en plus chaud et ça grimpe… je recommence à me sentir nauséeuse. On s’arrête à l’ombre… jusqu’à ce que le soleil ait tourné, nous privant d’ombre. Il ne nous reste qu’1,5km pour arriver à la station service repérée sur le GPS. La station n’est plus en service mais les vieux monsieurs habitant là acceptent que nous plantions la tente devant leur bâtiment puis nous proposent plus tard de s’installer dans leur grange, ce que nous ferons.

Au soir je suis vraiment KO et ne peut rien avaler de plus qu’une soupe en sachet.

Le lendemain au réveil je me sens en meilleure forme. On se lève, remballe tout et prend le petit-déjeuner. Une fois qu’on a quitté la grange ça se gâte à nouveau. On passe la journée à côté de l’office du tourisme situé en face de l’ancienne station service, pensant prendre un bus en fin de journée. Rémy lit, moi je reste allongée, vraiment pas dans mon assiette.

En fin d’après-midi, peu avant le passage du bus, je me sens beaucoup mieux et on décide d’aller au camping d’Epuyen malgré le fait que ça nous fait descendre durant 10km (qu’il faudra remonter pour reprendre la route principale), mais on se dit qu’on y restera un jour, le temps que je reprenne des forces car ça fait 4 jours que je ne mange pas grand chose. Arrivés à un croisement deux camping sont indiqués, dans des directions différentes. Nous en étions à hésiter lorsqu’une voiture s’arrête avec à son bord Patricia et Oscar, un couple de cyclotouristes habitant Epuyen. Ils nous demandent ce qu’on cherche puis nous proposent rapidement de venir planter la tente dans leur jardin. On accepte volontiers.

Avec Oscar et Patricia

Finalement ce n’est pas le jardin qu’ils nous montrent mais une chambre, la salle de bain et l’ordinateur… avant de filer voir s’ils peuvent aider du côté des incendies. On ne les revoit pas de la soirée. De notre côté on va faire des courses au village et enfin je mange bien.

Le lendemain, on passe la journée avec Oscar et Patricia, ils sont vraiment adorables avec nous. On parle de voyage et ils nous donnent beaucoup d’informations sur la caretera australe. Eux partent en mars, probablement pour un an, ils commenceront à Paris d’où ils comptent commencer par remonter jusqu’au Danemark. Leur site: http://www.unavueltitaenbici.blogspot.com

On est vraiment contents de les avoir croisé et de les avoir suivi chez eux. Le jour suivant c’est le sourire aux lèvres en pensant à cette rencontre que nous nous sommes remis en route, sous un temps bien belge ! Cela fait tellement longtemps que nous attendions un peu de fraicheur que nous ne nous plaindrons pas de la pluie qui nous a accompagné durant une grosse partie de la journée… d’autant plus que seule l’arrivée de la pluie pouvait mettre fin à l’incendie sévissant dans la région.

Temps belge!

Nous retrouvons la piste mais plus tard que prévu, nous avons la bonne surprise de découvrir que la route indiquée en travaux sur notre carte est maintenant en bonne partie goudronnée.

Nous nous installons vers 18h30, non loin de la route, sous la pluie. Il pleuvra pratiquement toute la nuit et le matin il y a de l’eau dans la tente… nous avions fait 2 erreurs: oublier l’arceau qui permet de tendre la tente dans un camping avant El Bolson (Rémy le remplacera le lendemain par un morceau de bambou) et laisser la bache, qui nous sert de tapis de sol dans les absides, dépasser de la tente, laissant l’eau s’infiltrer sous la tente …

Le 10 nous nous remettons en route toujous sous la pluie (mais à nouveau on ne va pas s’en plaindre, c’est nettement moins fatiguant que la chaleur des jours précédents et nettement plus agréable finalement). Nous entrons dans le magnifique parc national los alerces et profitons des paysages qui s’offrent à nous. Nous roulons au milieu des arbres, entourés de montagnes enneigées. La route dans le parc n’est pas facile, c’est de la piste et c’est souvent fort pentu (le parc est bien plus valloné que tout ce que nous avons connu jusqu’ici)… mais l’effort vaut clairement le coup! Nous nous installons vers 16h au camping.

Le lendemain nous faisons une petite étape de 14km… avant d’enchainer sur une balade à pied de 8km nous offrant de magnifiques vues sur le Rio Arrayanes d’un vert emeraude, le Lago Menendez, le Lago verde, et un glacier…

Le 12 nous restons au même endroit afin de faire une rando escarpée de 8km dans les bois nous amenant 400m plus haut que le camping. En haut il y a un mirador d’où on a une vue superbe sur le parc! On voit le lac Menendez, le glacier, des montagnes enneigées et le Rio Arrayanes, d’un beau vert émeraude.

Le glacier

Le 13 nous nous réveillons avec les muscles endoloris par la marche de la veille (et probablement aussi par les 3 précédents jours de vélo) mais nous nous mettons en route pour 30km à vélo jusqu’à Villa Futaleufquen, seul village à l’intérieur du parc. La route est jolie mais moins belle que ce qu’on a vu jusqu’ici dans le parc et ce ne fut pas une toute petite étape. Depuis l’entrée dans le parc la route est très vallonée, avec de sacrés raidillons (de plus de 10%) et la piste est parfois très mauvaise, on ne peut rouler à plus de 15km en descente à cause des gravillons. Ce jour-là on retrouve la chaleur… et les taons refont leur apparition en nombre. Les Argentins qui conduisaient plus calmement ces derniers jours redeviennent moins courtois sur la route… il n’y a pas que sur les taons que la météo fait de l’effet.

Nous passons les deux jours suivants à nous reposer au camping. Nous avions prévu de faire une rando le deuxième jour mais en nous réveillant un reste de fatigue et l’envie de faire une grasse mat’ l’emportent et l’après-midi il fait trop chaud.


Nouvel an (et autres joies culinaires) à El Bolson

1 janvier 2012

Le 30 au soir, nous sommes arrivés à El Bolson, petite ville agréable et entourée de montagne.

Rue à côté de l'auberge

El Bolson est une ancienne ville hippie. Il y a ici de nombreux artisans et beaucoup de bons produits y sont cultivés. C’est aussi un des rares endroits en Argentine où l’on peut trouver de bons plats végétariens. J’ai pu en profiter dès le premier soir en mangeant un couscous aux fruits secs et légumes grillés recouvert d’un oeuf sur le plat… un délice! Rémy, lui, a pris une très bonne salade avec du poulet et des fraises.

Le 31 nous sommes allés nous promener sur le marché artisanal, qui se tient 3 fois par semaine. C’est le seul marché autonome d’Argentine et tout les artisans qui y participent doivent adhérer à une charte assurant que tout produit vendu sur le marché est fait maison. Nous en avons profité pour nous offrir nos cadeaux de Noël avec un peu de retard: un bonnet en laine aux coloris naturels pour Rémy et des boucles d’oreilles pour moi. Nous nous sommes aussi achetés des gourdes à maté, ayant entendu parler de ce marché avant notre départ pour l’Amérique du Sud, nous avions décidé d’attendre d’arriver à El Bolson pour faire cet achat… nous ne le regrettons absolument pas!

Groseilles à maquereau (Papa, ici ça pousse bien!)

Nous avons aussi profité de notre balade sur le marché pour nous régaler: des groseilles à maquereaux, de bonnes frites (valant celles de Belgique :p), de la tarte au courgettes ou jambon et fromage, de la bière artisanale, de délicieux jus de framboises… et une très bonne gaufre de Bruxelles! (Probablement qu’il y a eu de l’immigration belge ici)

Premier cornet de frites depuis longtemps!

Gaufre framboises et crème

Et un énorme jus de framboise pour finir!

Au soir nous avons passé le réveillon au restaurant, c’était plus simple qu’à Noël mais c’était bon… et puis comme on a moins mangé on est moins fatigués le lendemain :p Nous sommes toujours surpris par la façon de manger des Argentins (surtout pour un réveillon). Nous sommes arrivés à 21h40 au restaurant et nous étions les premiers… et à 23h30 certains s’en allaient déjà. Ils arrivent tard mais après ça ne traine pas, l’apéro est vite avalé, l’entrée suit dans la foulée puis le plat très copieux et enfin le dessert. De nôtre côté, nous avons apprécié que le cuisinier nous propose une petite pause entre chaque plat. Pour ce qui est du « pan dulce » (le gros gateau au milieu des mignardises à la fin), pratiquement tout le monde a fait comme nous: l’emmener sans l’avoir déballé.

Ci-dessous (à la suite des autres photos de l’article, car je ne sais pas comment faire pour ne pas qu’elles y soient répétées), vous trouverez les photos du repas de réveillon.

 


San Martin – El Bolson: des lacs, des montagnes et des cendres

1 janvier 2012

27/12 San Martin – Bariloche: bus

28/12 Bariloche – Colonia Suiza: vélo 40km

29/12 Colonia Suiza – Villa Mascardi: vélo 45km

30/12 Villa Mascardi – El Bolson: vélo 90km

Le 26 lorsque nous avions voulu nous remettre en route, le vent ayant tourné, l’air était chargé de cendres en provenance du volcan Pehueye. Nous sommes donc restés un jour de plus à San Martin et, après consultation de la météo, avons décidé de prendre le bus le lendemain pour aller à Bariloche.

Route des 7 lacs

Après de longues négociations et un petit bakchich, on a réussi à mettre les vélos dans le bus. La route des 7 lacs est jolie mais elle ne nous a pas parut exceptionnelle non plus, peut-être est-ce dû au fait que nous l’ayons parcourue en bus et non lentement à vélo.

A Bariloche

C'était bon!

Vous allez encore dire qu’on ne pense qu’à manger mais nous voyons régulièrement des fondues à la carte depuis notre entrée dans la région des lacs… et à Bariloche nous nous sommes laissés tentés par une bonne fondue au fromage! C’était très bon. En plus du pain il y avait aussi des dés de pommes de terre, des petites saucisses et des dés de jambon, avis aux amateurs! (C’est très bon aussi avec de la dinde cuite)

Vanneau térot, oiseau commun en Argentine, vivant en couple et défendant son territoire en poussant de grands cris

Circuito chico, ça commence à se couvrir

Circuito chico, un peu plus tard

De Bariloche nous sommes partis en direction du « circuito chico », boucle permettant de voir de superbes paysages avec des lacs de montagne dans le parc national Nahuel Huapi. Les 18 premiers km pour sortir de la ville nous ont paru fort dangereux, avec beaucoup de circulation et des bus qui ne s’écartent que très peu. Par la suite ça se calme et les routes sont très agréables. L’après-midi il y a pas mal de cendres en altitude, on prend donc la route la plus courte jusqu’au camping, les miradors ayant moins d’intérêt.

Là c'est bien bouché

Une poubelle de Colonia Suiza...

Nous dormons à Colonia Suiza, qui comme son nom l’indique a été fondé par des immigrants venus de Suisse, on peut y manger des fondues, des röstis, des spaetzle, du chocolat… Ce petit village nous plait bien, les gens y sont vraiment gentils et le camping est probablement celui au meilleur rapport qualité-prix que nous avons eu depuis le début. Nous y serions bien restés un jour de plus… mais nous souhaitions arriver à El Bolson pour le réveillon.

Un réel plaisir cette piste sans voiture au milieu des arbres!

Le lendemain le vent a tourné et toute la journée nous roulons dans de superbes paysages, passant le long de magnifiques lacs à l’eau cristalline, entourés de montagnes.

Cette journée marque aussi le retour des taons et d’une forte chaleur… au camping le soir nous apprendrons que c’est exceptionnel cette année, les gens de la région pensent que c’est peut-être dû à l’éruption du volcan.

Le 30, il nous reste environ 90km à parcourir pour rejoindre El Bolson. Nous partons avec dans l’idée de tenter de le faire en un jour, sachant que ce sera probablement une grosse journée. Effectivement, il nous semble que la route ne finit pas de s’élever… alors que nous savons que nous devons finir 500m plus bas que notre point de départ. Il fait aussi très chaud mais nos efforts sont largement récompensés par les magnifiques paysages de montagne.

Nous apprécions aussi d’être dans une région un peu plus habitée, nous avons pu faire 2 haltes pour acheter des boissons fraiches et manger des glaces à l’eau, un réel plaisir!

Nous arrivons finalement à El Bolson vers 20h, au terme d’une descente de 20km. Nous sommes fatigués mais contents!


Faux départ, Eole nous envoie des cendres

27 décembre 2011

Ce matin nous nous sommes levés de bonne heure, souhaitant partir tôt car on annonçait de nouveau plus de 30 degrés. Après avoir tout bien rangé nous sommes allés prendre le petit déj… le patron de l’auberge nous voyant nous annonce qu’il y a beaucoup de cendres aujourd’hui. Les cendres viennent du Chili, où le volcan puyehue en crache depuis qu’il est entré en éruption en juin. A Junin, une dame nous avait raconté qu’ils avaient connu la nuit en plein jour à ce moment-là.

On peut prendre la route mais il vaudrait mieux acheter des masques et lunettes de protection, de plus les paysages seront moins beau. Il nous donne gentiment son numéro de téléphone portable et nous dit que si on a un problème d’ici à Villa La Angostura (à 110km quand même), on peut l’appeler et il viendra nous rechercher! On ne le répètera jamais assez, les argentins sont vraiment très gentils!

Après réflexion et consultation de la météo des prochains jours nous décidons de rester une nuit de plus ici puis de prendre le bus pour Bariloche, les conditions n’étant pas meilleures les jours suivants.

Nous sommes allés faire un tour en ville pour manger et clairement rouler n’aurait pas été agréable.

Plage de San Martin il y a 2 jours (vent du nord)

La même plage aujourd'hui (vent du sud-ouest)


Noël à San Martin

25 décembre 2011

Le 23 nous avons fait une courte étape de 45km jusqu’à San Martin. La route était goudronnée et relativement plate mais il y a avait beaucoup de trafic A 13h30 nous étions déjà installés à l’hôtel.

Le 24 nous avons rencontré Ivana et Harri, chez qui nous avions fait envoyer nos paquets. Nous avons passé un très bon moment ensemble. Ils sont vraiment sympathiques. Ils ont voyagé à vélo durant 3 ans d’Alaska à San Martin où ils se sont arrêtés pour se marier et fonder une famille (le bébé doit naitre de ces jours-ci). Leur site: http://worldonabike.com

(Rémy: Harri est photographe, il m’a montré quelques unes de ses photos, elles sont vraiment exceptionnelles. Vous pouvez jeter un coup d’oeil à son site : http://exposedplanet.com)

Au soir nous sommes allés passer le réveillon au restaurant. Nous sommes enchantés de notre soirée. Tout était très bon, bien présenté et le service était impeccable. L’ambiance était sympathique. Le chef cuisinier et le serveur sont frères et des gens de leur entourage étaient présents. Nous avons même été surpris quand la belle-mère du serveur et le cuisinier chef sont venus trinquer avec nous et nous faire la bise après minuit.

Pour le menu… voir photos ci-dessous (cliquez sur une image pour la voir en plus grand). Il manque juste une photo des nombreuses tartes en libre-service pour le dessert! Inutile de vous dire qu’on n’avait vraiment plus faim, nous avons à peine touché aux mignardises à la fin… mais ils nous les ont emballées pour qu’on puisse les emmener. Le tout était accompagné de très bons vins.

De gauche à droite et de haut en bas:

Assiette de mises en bouche (à partager)

Entrée

Plat de Rémy (agneau)

Plat d’Angélique (saumon)

« Table de Noël », composées de friandises traditionnelles de saison


Junin de Los Andes

25 décembre 2011

Nous avons apprécié notre séjour à Junin. Il ne nous a pas fallu longtemps pour nous rendre compte que nous arrivions dans une plus grosse ville, ici les rues sont toutes goudronnées et propres et on revoit nos premiers feu rouges depuis longtemps, les derniers c’était à SanRafael, fin novembre. On a aussi retrouvé de bonnes connexions internet.

On a eu 2 jours très froids

Au camping on a pas refusé le dortoir chauffé!

Culture mapuche et église

Nous sommes restés une journée sur place. Nous avons décidé d’aller voir l’intérieur de la jolie petite église de la ville et bien nous en a pris! A peine entrés nous sommes accueillis par une religieuse qui nous propose de nous donner quelques explications… ce furent des explications bien complètes qui nous permirent de prendre conscience de toute la symbolique des moindres petits détails (et il y en a !), c’était vraiment intéressant! (nous sommes bien contents d’avoir étudié l’espagnol sur le bateau).

Cette église, fortement liée à la tragique histoire de Laura Vicuña, est une parfaite intégration de culture mapuche et de christianisme. Le Christ est devant la croix andine et non sur une croix telle qu’elles sont chez nous. Il n’est pas crucifié dessus mais marche les bras grand ouvert et il porte un poncho sur ses épaules.

Le Christ portant un poncho, devant une croix andine (cliquer sur l'image pour agrandir)

Il y a aussi des plantes qui poussent dans l’église.

Tapisseries mapuche. La ligne centrale qui parcourt toute la largeur de l'église est parfois étroite, parfois large, parfois claire et parfois sombre, elle représente la vie.

Sur les murs latéraux il y a des tapisseries mapuche symbolique, la plupart sont liées à des Mythes. En voici deux que j’ai retenus:

Mythe sur l’origine de l’eau, de l’or et de l’argent

Le soleil et la lune s’aimait très fort mais un jour le soleil ne voyant pas la lune se lever a cru que la lune l’avait quitté pour un autre astre! Furieux il l’a frappée (ce qui explique les tâches sombres que l’on peut toujours voir sur la lune). La lune s’est mise à pleurer énormément et ses larmes sont tombées sur terre, y apportant de l’eau. Le soleil s’est mis à pleurer aussi mais ses larmes étaient d’or… et lorsque la lune a épuisé toute l’eau qu’elle contenait ses larmes sont devenues des larmes d’argent…

Mythe sur l’origine du tissage chez les mapuche

La fille d’un chef mapuche a été enlevée, il est parti à sa recherche et lorsqu’il a retrouvé la piste des ravisseurs, ceux-ci ont jeté la fille dans un lac. Elle n’est jamais réapparue mais au bout d’un moment une araignée est sortie du lac et il s’est exclamé que s’était sa fille! Il l’a ramenée chez lui et en a pris grand soin, elle est restée avec les femmes de la maison. L’araignée s’est mise à tisser et les femmes s’y sont mises aussi, suivant son exemple.

Pignons d’Araucaria

Nous sommes aussi passés au marché artisanal mapuche. Dans une boutique une dame nous a fait goûter des alfajores (de délicieux biscuits sablés fourrés au dulche de leche). Ces alfajores avaient la particularité d’être faits avec de la farine de pignons d’araucaria! Ces pignons étaient très importants dans l’alimentation mapuche et leur farine est utilisée pour de nombreuses préparations. Dans la région seuls les mapuches ont le droit de les récolter à l’heure actuelle. Ces pignons sont bien plus gros que ceux des pins, il font 3 à 4cm de long et le goût est différent aussi (cliquez ici pour voir une photo). Nous avions déjà eu l’occasion d’en manger en morceaux dans une sauce accompagnant des pâtes.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus: wikipedia


Alumine – Junin de Los Andes: (20 et 21 décembre)

22 décembre 2011

Après s’être reposé deux jours dans un camping en bord de rivière proche de la petite ville paisible d’Aluminé nous nous sommes remis en route.

Non loin du camping

Vue du camping

Nous avions 106km à parcourir pour nous rendre à Junin de Los Andes. Le premier jour nous commençons par 18km de goudron puis 40km de bonne piste. Les paysages sont agréables, le terrain est un peu bosselé mais rien de bien méchant et il fait frais. Cette fois rien ne vient gâcher notre pause de midi qui est très agréable en surplomb du Rio Alumine. Nous nous arrêtons avant 17h et posons la tente en bord de rivière, bien cachés de la route… bref une agréable journée de vélo avec de chouettes arrêts.

Première utilisation du filtre à eau.

Le lendemain nous savons que nous devons commencer par reprendre 400m de dénivelé. Ça prend du temps mais la piste est bonne et on monte tranquillement. Arrivés au point le plus haut, on est 300m plus haut que Junin et on se dit que finalement ça aura encore été une étape tranquille, agréable et relativement facile… c’était sans compter sur un terrible vent de côté qui ne nous laissera aucun répit sur les 30 derniers kilomètres. La descente sur la piste gravilloneuse ne sera pas facile, nous roulons très doucement pour ne pas perdre l’équilibre. Alors que nous espérions avoir plus facile sur le goudron, les choses ne font qu’empirer, sous les bourrasques on fait des écarts jusqu’au milieu de la route. On roule avec un oeil rivé sur le rétro et on s’arrête dès qu’un véhicule s’apprête à nous dépasser.

Premier bobo. Les trois véhicules qui sont passés entre la chute et le rafistolage se sont tous arrêtés pour voir si tout allait bien!

C’est donc probablement ça le terrible vent patagonien dont nous avons entendu parler, celui qui rend les cyclistes fous quand il souffle pendant des jours, qu’on entend sans discontinuer son sifflement… espérons que nous n’aurons pas trop souvent à le subir!

On verra même un oiseau tenter de traverser la route en marchant contre le vent, tête baissée, tomber plusieurs fois! J’en ai vu un autre s’écraser en vol.

A Junin nous nous rendons au camping et le propriétaire nous propose un dortoir chauffé pour nous tout seul, avec accès au sanitaire des femmes sans passer par l’extérieur pour à peine plus chèr que l’emplacement de camping… on prend! C’est qu’il ne fait plus si chaud, à peine quelques degrés hier soir. Pour nous rendre en ville nous avons sortis gants, bonnet, écharpe… les décorations de Noel nous semblent tout de suite plus crédibles.

Demain nous aurons normalement (mais on ne jure plus de rien ici) une étape facile, 45km entièrement goudronnés, jusqu’à San Martin de Los Andes où nous avons réservé une chambre du 23 au 26, pour y passer Noel.